En proposant la création d'un Conseil islamique de l'eau, le Président
Zine El Abidine Ben Ali a, encore une fois, ouvert la voie à la
communauté internationale pour l'accès à un monde dans lequel régneront
paix, sécurité, progrès, prospérité et bien-être. La création d'une
telle structure permettra à coup sûr d'aider à la résolution des
problèmes liés à l'eau dont souffre le monde islamique qui, pourtant,
possède un riche savoir-faire historique dans la gestion durable de
cette denrée précieuse et dont la Tunisie représente "l'exemple le plus accompli et le plus efficace".
Cette initiative présidentielle, lancée à l'ouverture de ladite
rencontre, a été vivement saluée et unanimement adoptée. Elle vient
s'ajouter à d'autres, aujourd'hui devenues une réalité telles que celles
ayant été à l'origine de la création en 2002 du Fonds mondial de
solidarité, de la tenue du Sommet mondial sur la société de
l'information – SMSI : Genève 2003-Tunis 2005, ou encore la consécration
de 2010 "Année internationale de la jeunesse". Lancé dans un discours
après un bref mais profond diagnostic de la situation hydrique dans les
pays islamiques, l'appel du chef de l'État à la création de cette "institution scientifique de référence et consultative"
vise à améliorer le savoir et le savoir-faire du monde islamique dans
le domaine de la gestion des ressources hydriques. La raréfaction des
ressources en eau étant "un motif de préoccupation profonde" pour
la plupart de ces pays-là. La politique tunisienne de gestion des
ressources hydriques peut servir de modèle à l'ensemble de l'humanité.
Ainsi, malgré sa situation géographique et climatique ne lui permettant
pas de bénéficier d'apports suffisants en eau douce, la Tunisie a pu,
grâce à la politique avant-gardiste et efficace, satisfaire non
seulement ses besoins usuels en cette ressource, mais aussi les besoins
correspondants au progrès de son économie. Cette politique avait pris au
départ comme principe fondamental la promotion de la gestion de la
demande au lieu de se contenter de gérer l'offre uniquement. Grâce à
deux plans décennaux (1990-2000) et (2001-2011), la Tunisie arrive,
aujourd'hui, à mobiliser 90 % de ses ressources hydriques (95 % en
2016), recycler une bonne partie de ses eaux usées (50 % avant juin 2014
contre 30 % actuellement) accéder à des sources non conventionnelles
(dessalement / mobilisation de 7 % supplémentaire grâce à cette
technique d'ici 2030) et procéder à des économies non négligeables en
eau (30 % en 2030). Ces choix ont été élevés au statut de loi grâce à
l'amendement du Code des eaux initié par le chef de l'État en 2001 (loi
n° 2001-116 du 26 novembre 2001, modifiant le Code des eaux promulgué
par la loi n° 75-16 du 31 mars 1975). L'amendement introduit plusieurs
mesures entourant le développement des ressources, leur stockage, leur
consommation et, le cas échéant, leur rationnement. L'amendement
introduit également et en premier lieu la notion de richesse nationale
en parlant de l'eau. Trois autres mesures présidentielles sont encore
venue appuyer ces principes :
La Presse (Tunis) – AllAfrica 18-10-2010