L'élu francilien, ancien secrétaire d’État à la Fonction publique, avait
déposé un recours devant le tribunal administratif de Cergy afin de
contester l’élection d’Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris, qui
lui avait ravi le 29 septembre 2011 cette présidence stratégique. Le
député-maire Nouveau Centre d’Issy-les-Moulineaux, remporte ainsi la
bataille judiciaire qui l’oppose à l’adjointe au maire de Paris Anne Le
Strat (apparentée PS) et récupère la présidence du comité de bassin de
l’agence de l’eau Seine-Normandie.
Le 29 septembre dernier, contre toute attente, André Santini, avait
perdu la présidence de ce comité. Le président du Syndicat des eaux
d’Île-de-France, défenseur de l'idée d'un "Grand Paris de l’eau", avait
été battu au second tour par Anne le Strat, adjointe au maire de Paris
et également présidente de la régie municipale de l’eau de Paris : 73
voix pour Anne Le Strat contre 69 à André Santini. Ce dernier, qui
achevait alors son second mandat, avait dans la foulée déposé un recours
devant le tribunal administratif de Cergy contre cette élection,
contestant le mode de calcul de la majorité nécessaire pour l’emporter,
alors qu’au premier tour, il avait recueilli 71 voix contre 70 à son
adversaire.
L’audience a eu lieu le 24 novembre et la décisiona été connue mercredi
30 novembre, à la veille du premier comité qu'Anne le Strat devait
présider ! "Cette célérité du tribunal pourrait rentrer dans le Guinness Book des records", a déclaré l'intéressée à l’Agence France-Presse, se réservant le choix du type d’action à engager pour contester ce jugement du tribunal administratif de Cergy. "Le
tribunal annule le second tour, estime que seul le premier tour est
valable et que M. Santini est élu, alors que le second tour n’avait été
contesté par personne lors de l’élection, où le mode de désignation
utilisé est celui en cours depuis plus de douze ans", a-t-elle expliqué. Pour la présidente invalidée, "les réseaux politiques ont réussi à
faire pression sur la justice pour qu’elle hâte sa décision. Il s‘agit
là d’une revanche de la pire bassesse politicienne, d’un putsch sur un
vote démocratique. André Santini revient par la fenêtre de façon
scandaleuse, il ne pourra présider le comité de bassin dans de bonnes
conditions." De son côté André Santini a déclaré à l'AFP : "Le
tribunal administratif a été très vite, il s’est appuyé sur une
jurisprudence constante du Conseil d’Etat, il m’a confirmé dans mes
fonctions, je suis content."
Cette présidence est particulièrement stratégique puisque le comité est
le plus important de France, couvrant 25 départements et 18 millions
d’habitants et disposant d’un budget de près d’1 milliard d’euros,
lequel provient notamment des taxes sur l’eau payées par les usagers.
L’agence accorde des subventions et des avances aux collectivités
locales, aux industriels, agriculteurs et associations qui entreprennent
des travaux pour mieux gérer les ressources et lutter contre les
pollutions.