Le
8 novembre, la Fondation Suez Environnement – Eau pour Tous et
l’Institut de France, en partenariat avec la Fondation Chirac, ont
rassemblé des acteurs de l’eau pour réfléchir sur les moyens concrets à
mettre en œuvre pour tendre rapidement vers les chiffres du millénaire :
"réduire de moitié d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui
n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable et à
un système d’assainissement de base."
En ouverture de ce colloque, monsieur Gabriel de Broglie a souligné : "Oui
: aujourd’hui, nous célébrons le génie de l’imagination. La stagnation
souvent apparente de l’accès à l’eau dans certaines régions du monde ne
doit pas briser nos rêves et nous faire oublier que des solutions
pratiques ont çà et là fait leurs preuves. C’est tout l’enjeu de ce
colloque que de reprendre la réflexion sur les conditions du succès en
matière d’accès à l’eau et à l’assainissement. L’heure n’est plus au
débat de principe, et l’exigence du résultat doit dorénavant être le
moteur de tous les acteurs impliqués dans la problématique de l’eau. Nos
projets communs ne doivent plus se limiter au débat ; ils ne peuvent
plus se limiter au rêve." En écho au point d’étape sur ces objectifs
de 2015 annoncé dernièrement par l’ONU, revenant sur le droit à l’eau
reconnu par l’Assemblée des Nations unies et dans la perspective du
prochain Forum Mondial de l’eau, le colloque "Eau pour Tous : Pour en
finir avec l’inacceptable" a permis de mettre en lumière certaines
conditions du succès en matière d’eau et d’assainissement. Jean-Louis
Chaussade, directeur général de Suez Environnement affirmait ainsi que
"Si le thème du Forum mondial de l’eau d’Istanbul était de "dépasser
les différences", nous abordons celui de Marseille avec la conviction
que le temps n’est plus aux questions mais aux réponses, aux solutions.
Et nous observons que les projets qui marchent et qui font avancer
l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, sont ceux dans lesquels
l’ensemble des acteurs sont guidés par des principes d’éthique, de
cohérence, de respect des rôles de chacun et de confiance." Mamadou Dia, résume ainsi les conditions d’un modèle efficace de développement de l’accès à l’eau : "Quel
que soit le schéma institutionnel (privé ou public), l’efficacité et
les performances doivent s’articuler autour de l’autonomie, la confiance
et une claire définition des missions des acteurs. L’innovation et la
créativité doivent elles aussi permettre de mettre en œuvre des
programmes et des stratégies pour un meilleur accès à l’eau potable des
populations les plus démunies dans les zones périurbaines (cas des
branchements sociaux au Sénégal). Enfin, il est illusoire, sans
renforcement des capacités des collaborateurs et le recours à de
nouvelles technologies, d’arriver à de meilleures performances." Chantal
Jouanno, réagissant aux échanges constructifs entre ONG, autorités
publiques et entreprises, très à l’écoute des propositions formulées
lors de ce colloque, s’est tout d’abord étonnée de "l’étrange absence des Nations Unis sur la problématique de l’accès à l’eau" mais a souligné son optimisme "parce
que nous avons en 2012 et en 2015 l’opportunité de franchir une
dernière étape : le Forum Mondial de l’Eau et la préparation de Rio +20.
Avant le Forum mondial, je souhaite un débat national, puis un débat
européen pour porter des propositions concrètes." Resituant le débat
dans une perspective mondiale et de long terme, le président Jacques
Chirac a clôturé le colloque sur l’obligation de résultat qui lie
aujourd’hui les états et les gouvernements pour atteindre les objectifs
du millénaire : "L'effort que vous avez fait ce matin pour formuler
un diagnostic et rechercher des solutions pratiques est nécessaire.
N'ayons pas peur de débusquer les fausses solutions ou d'énoncer des
vérités, même si elles suscitent de rudes débats. Le temps presse. Nous
avons une obligation de résultat et nous n'avons plus l'excuse de la
nouveauté ou de l'ignorance."
Fondation Eau pour Tous Suez Environnement – Fondation Chirac – Institut de France