18/05/2022
Innovation

Météo agricole : 1ère édition du baromètre trimestriel de Weenat

Alors que depuis fin avril, des dizaines de départements du sud de la France connaissent déjà des épisodes de sécheresse précoce, Weenat lance son premier baromètre agro-météo autour des indicateurs de suivi de la ressource en eau. L’objectif est de décrypter et mieux comprendre les impacts de la météo sur les cultures et les rendements agricoles.

L’agriculture est plus que jamais concernée par le changement climatique. Si on lui reproche souvent d’en être l’une des causes, on oublie qu’elle en est aussi la première victime. Depuis quelques années, les récoltes sont en effet menacées par une météo de plus en plus extrême. Dans ce baromètre, les experts agro-météo de Weenat, Emmanuel Buisson, directeur Recherche et Innovation, et Maxime Zahedi, ingénieur agronome, donnent des clés de compréhension sur les impacts des phénomènes météo sur l’agriculture. Quels sont les événements marquants depuis le début de l’année ? Quelles sont les régions agricoles les plus concernées par un déficit hydrique ? Quels sont les risques sur les cultures et les rendements à venir ?

Un début d’année plus chaud : +1 °C en moyenne au-dessus des valeurs saisonnières – Après un hiver marqué par des températures très douces pour la saison et des coups de chaud fin décembre, en février puis en mars, le mois d’avril vient contraster cette tendance hivernale. Un épisode de froid sur les premiers jours d’avril a une nouvelle fois été remarquable, avec notamment de fortes gelées observées localement dans le Sud-Ouest et le Centre, et des records de températures basses. Sur ces 4 premiers mois de l’année, on enregistre +1 °C en moyenne au-dessus des valeurs climatologiques des 10 dernières années sur la majeure partie du pays (moyenne des températures enregistrées entre le 15 décembre 2021 et le 30 avril 2022). Dans les Hauts-de-France et de la Normandie à l’Alsace, cette valeur passe même au-dessus de la barre de +1,5 °C. "La température influence grandement l'évolution des stades culturaux ainsi que l'évapo-transpiration du sol et des plantes. Des températures élevées accélèrent le cycle cultural, le développement racinaire et foliaire, et accentuent donc leur besoin précoce en eau. Elles entraînent également un assèchement des sols à leur surface. La situation n'est généralement pas problématique en sortie d'hiver car le sol dispose d'une quantité suffisante d'eau pour subvenir aux besoins des plantes. Mais le problème peut vite s'aggraver dans les zones à pluviométrie déficitaire", explique Maxime Zahedi.

Un début d’année plus sec que la normale : 69 % de la France en déficit hydrique (pourcentage obtenu à l’aide de la technologie Météo Vision développée par Weenat, données actualisées au 30 avril 2022)– Alors que plus des deux tiers de la France enregistrent actuellement un déficit de pluviométrie en comparaison des valeurs des 10 dernières années, le Sud-Est, et plus notablement la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, connaît une sécheresse agricole "inhabituellement précoce", avec un  assèchement des sols particulièrement marqué selon Météo France (entre 20 % et 30 % de déficit de la recharge hivernale sur cette région). Le Nord de la France n’est pas épargné non plus. Les fortes températures, combinées à un déficit de pluie de l’ordre de 20 %, engendrent déjà de premiers signes de sécheresse localement. Concernant la recharge hivernale, Météo France place également le Centre-Val de Loire et le Grand-Est en déficit de 20 à 30 %. En avril, plusieurs épisodes pluvieux et neigeux intenses ont été enregistrés dans les régions au sud de la Loire. Malgré des sols secs, la pluie a été relativement efficace sur la plupart de ces régions, permettant une recharge partielle des sols en surface et un vrai bénéfice pour la végétation et les cultures. Ce phénomène ne rattrape cependant pas le déficit hivernal. Le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) indiquait début avril que la période de vidange des nappes phréatiques françaises avait débuté dès février avec 2 à 3 mois d’avance. La raison est simple : "les faibles précipitations enregistrées au niveau national depuis l’automne ne permettent pas une recharge suffisante en eau des sols et des nappes phréatiques. Pour l’agriculture, c’est problématique car on assiste à une sécheresse préoccupante des sols superficiels, c’est-à-dire du premier mètre de terre situé en dessous de la surface, dont la bonne recharge est indispensable au bon développement des cultures tout au long du cycle végétatif", précise Maxime Zahedi. Sur le terrain, de nombreux agriculteurs ont commencé leurs irrigations précocement. Dans la vallée du Rhône par exemple, certains ont déjà apporté deux irrigations sur leurs cultures céréalières alors qu’à cette même date elles sont habituellement nulles. 

Les prévisions des experts Weenat pour les prochaines semaines – À l’heure actuelle, les prévisions saisonnières annoncent un été contrasté. L’instabilité anticyclonique risque de provoquer des situations orageuses localisées. "Ces pluies dites aussi convectives, sont moins efficaces pour la recharge en eau du sol et la captation par la végétation. L’eau ruisselle directement vers les cours d’eau sans s’infiltrer dans le sol", précise Emmanuel Buisson. Le mois de mai s’annonce chaud et sec et juin comme le plus chaud et le plus ensoleillé des trois prochains mois. Le risque de canicule n’est pas indiqué pour le moment, mais le déficit de précipitations va probablement s’accentuer sur la France et les fortes chaleurs vont assécher les sols plus vite. Des phénomènes qui vont ainsi aggraver des situations déjà très critiques dans beaucoup de régions. "Pour les cultures, les prochaines semaines seront décisives car la demande en eau des plantes va devenir de plus en plus importante pour assurer leur bon développement. Si juin s’avère sec et chaud, les besoins en irrigation seront intenses et impacteront les niveaux des nappes phréatiques. Qu’en sera-t-il en juillet et en août, période pendant laquelle les plantes auront le plus besoin d’eau ?", alerte Maxime Zahedi. "Dans ces conditions climatiques inhabituelles et hétérogènes, les prises de décisions sont d’autant plus difficiles pour l’agriculteur et le pilotage de l’irrigation est alors stratégique. Des outils sont nécessaires pour affiner et orienter ses décisions", conclut Emmanuel Buisson. 

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AgTech nantaise fondée en 2014 par Jérôme Le Roy, Weenat est la première station météo connectée française qui facilite le quotidien des professionnels de l’agriculture. Grâce à une application mobile et des capteurs agro-météo connectés pour tous types d’agricultures, Weenat fournit aux agriculteurs des solutions clés en main pour suivre en temps réel les conditions climatiques et agronomiques de leurs parcelles du semis à la récolte. Chaque agriculteur peut ainsi gérer au mieux ses ressources en optimisant sa rentabilité, son temps et son impact environnemental avec de véritables outils d’aide à la décision pour une agriculture durable et performante. En mai 2021, Weenat a fait l’acquisition de Weather Measures, le leader français de la météorologie spatialisée pour le secteur agricole créé en 2015. Son algorithme de traitement de données multisources permet de fournir une météo spatialisée (historique, temps réel, prévisionnelle) au km2 sur l’ensemble d’un territoire. Le nouvel ensemble intègre ainsi toute la chaîne de valeur de la donnée agro-météo permettant d’améliorer les performances agronomiques des agriculteurs et de leurs conseillers. Weenat compte aujourd’hui 40 collaborateurs, plus de 150 partenaires et distributeurs agricoles (coopératives, négoces, instituts de recherche et agro-industriels), plus de 15 000 utilisateurs, 10 000 capteurs installés et développe son offre dans 8 pays européens (France, Espagne, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Suisse).

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