Apkallu – Êtres hybrides, mi-hommes mi-poissons, premiers Sages de Mésopotamie qui tiennent d’Ea le Savoir primordial. Les sept apkallu, d’origine divine, sont venus sur la terre, bien avant le déluge, pour enseigner aux hommes. Certains sont dotés de têtes et d’ailes d’oiseaux, d’autres sont revêtus d’écailles de poisson. À leurs côtés, quatre apkallu de nature humaine sont les "gardiens des plans du Ciel et de la Terre". Leurs descendants seraient les ummânu, considérés par les lettrés babyloniens du 1er millénaire avant J.-C. comme leurs ancêtres mythiques.
Adapa – Créé par Ea, le dieu des Eaux douces souterraines, comme "modèle des hommes", pour régner sur l’humanité, c’est le premier et le plus célèbre des apkallu. Être hybride, mi-homme mi-poisson, il est envoyé sur terre pour dispenser aux mortels la connaissance et les techniques qui apporteront la civilisation. Il enseigne également les pratiques médicales et magiques élaborées par Ea, qui délivrent des maladies, notamment celles apportées par le Vent du Sud.
De son créateur, dieu sage et civilisateur, ordonnateur du monde, Adapa hérite de dons inestimables. Ea le dote d’une oreille démesurée, qui le rend attentif à la moindre doléance de ses subordonnés, et d’une prudence extrême pour le prémunir des dangers menaçant ceux qui s’aventurent au-delà des limites terrestres. Il lui offre surtout la sagesse qui fait d’Adapa l’observateur le plus attentif et le juge le plus équitable donnés aux hommes.
Ces vertus en font le Premier des apkallu et le Premier "prêtre-purificateur" d’Eridu, ville sainte située non loin d’Ur, sur la rive droite de l’Euphrate, en basse Mésopotamie. Il pratique avec humilité le culte de son protecteur. Il s’efforce de subvenir aux besoins de ses serviteurs en partant chaque jour en mer pêcher le poisson qui nourrira la communauté.
Un jour, le Vent du Sud se lève brusquement et renverse son bateau. Jeté à l’eau, Adapa s’enfonce rapidement dans la "maison des Poissons". Furieux et humilié, il brise les ailes du Vent du Sud qui ne peut souffler pendant sept jours.
Anou, dieu suprême qui règne sans partage sur le Ciel, outragé par un tel affront, convoque Adapa pour le punir d’avoir osé lui ôter une partie de ses pouvoirs. Ea, prévoyant l’issue fatale de l’entretien, lui conseille de se revêtir d’habits de deuil, de se concilier les gardiens des Portes du Ciel, Tammouz et Nin Gishzida, et de n’accepter "du Seigneur des dieux aucun aliment, ni aucun breuvage", de refuser "le pain de mort" et "l’eau de mort".
Guidé par Ilabrat, le fidèle messager d’Anou, Adapa parvient devant Tammouz et Nin Gishzida, qui l’interrogent sur son habit. Il répond suivant les conseils d’Ea : "Dans le pays, deux dieux ont péri ; c’est pourquoi d’un vêtement de deuil, je me suis revêtu". Les deux gardiens s’informant du nom des dieux, Adapa répond : "Tammouz et Nin Gishzida". Flattés par une telle marque de respect, les gardiens le conduisent aussitôt auprès du grand Anou qui est séduit par l’humilité, la déférence et la grandeur d’âme du héros.
Sa colère apaisée, le dieu du Ciel offre généreusement à Adapa le pain et l’eau que, suivant toujours les conseils d’Ea, il refuse de goûter. Or les présents qu’il décline ne sont pas "le pain et l’eau de mort" annoncés par Ea, mais "le pain et l’eau de vie" qui donnent l’immortalité.
Ignorant qu’il vient de rejeter la vie éternelle, Adapa retourne sur Terre pour accomplir sa mission et fonder la lignée des apkallu.
Adapa, le premier des apkallu, brise les ailes du Vent du Sud. |
Les génies aquatiques – Génies bienveillants, rattachés à Ea, dieu de la Magie et de l’Exorcisme, le Lahmu est une créature aquatique aux longs cheveux, le Suhurmassu est une sorte de poisson-chèvre, le Kulullû est un homme-poisson.
L’armée de Tiamat, déesse de la mer et de l’eau salée, est notamment constituée de Lahamu, monstres aquatiques en forme de serpents, nés de son union avec Apsou.