LE BARRAGE
Entre ciel, terre et mer

Luc WEIZMANN
architecte du barrage
www.lwa.fr

 

Le lieu d'implantation du barrage constitue un point nodal du grand paysage, unique dans le site de la baie du Mont-Saint-Michel. Il se situe à l'interface entre l'intérieur des terres et la "petite baie", entre le Couesnon canalisé et les divagations du fleuve jusqu'à la mer, entre un univers gagné sur la mer par l'homme et la réalité sans cesse modelée du paysage marin.
Cet espace est aussi un trait d'union entre les deux rives du Couesnon, entre l'Ouest et l'Est, entre la Bretagne et la Normandie.
C'est un lieu qui s'ouvre vers le Mont lui-même, un lieu de brassage et d'échanges à préserver au profit d'une valorisation du paysage et de son environnement.

Posé comme une aile

L'architecture discrète du barrage n'entre pas en rivalité avec la verticalité du Mont.
Selon une logique d'horizontalité, il s'insère à la hauteur des digues de protection de la mer, en continuité avec la silhouette des berges. Loin d'exacerber sa fonction technique, le barrage joue à la fois sur la continuité horizontale des superstructures et le rythme vertical des piles : depuis le Mont, simple ligne horizontale en surplomb au-dessus des eaux ; depuis l'intérieur des terres, dans la perspective rectiligne du Couesnon, rythmé par la présence de ses piles, telles des contreforts.
Le jeu d'ouverture et de fermeture des vannes (voir l'animation page suivante), de modulation de la hauteur, donne une perception très changeante de l'ouvrage, depuis l'opacité continue jusqu'à la transparence très grande lorsque les vannes sont entièrement ouvertes.
Cette variation de l'impact visuel du barrage correspond à la logique naturelle, aléatoire et cyclique, des fluctuations du Couesnon et du jeu des marées. L'harmonie de la relation de ce régulateur hydraulique avec son environnement, entre mobilité des mécanismes techniques et cycles des éléments naturels est particulièrement signifiante...

 

Le barrage est composé de :
8 passes de 9 mètres de largeur hydraulique
2 écluses à poisons de 3,10 mètres de largeur chacune, située de part et d'autre de l'ouvrage
78,2 mètres d'ouvertue hydraulique
8 vannes-secteurs d'environ 67 m2 de surface chacune
le radier posé sur pieu, long de 99,6 m sur 24 m de large et 1,20 m d'épaisseur

 Longueur totale : 138,46 m (culées comprises)
 Largeur totale minimale : 15,6 m au droit des culées (y compris balcon)
 Largeur totale maximale :32,4 m dans l'axe (portée maximale du balcon)
 Pont promenade :138,5 m de long – 6 m de large
 Balcon maritime :900 m2 de platelage en bois curviligne
320 m2 de gradins et emmarchements
 Piles du barrage :9 piles de dimensions variables (23 à 27 m)
1,8 m de large
 Cote maximale des superstructures en béton :9,9 m – IGN 69

 

Maître d'ouvrage – Syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel
Conducteur d'opération –Mission Mont-Sain-Michel, DDE de la Manche

Groupement de maîtrise d'œuvre – Luc Weizmann, architecte ; BRLi, bureau d'études génie civil et hydraulique ; Spretec, bureau d'études équipement structure ; Antea, bureau d'études environnement ; Bertrand Lanctuit, paysagiste.

Entreprises – Quille, Mestellotto (terrassements et génie civil) ; CM Paimbœuf, Joseph Paris, Baudin-Chateauneuf (superstructures et équipements) ; Aubert-Labansat (platelages bois) ; Fonderies Vincent (pièces de bronze) ; Groupement Chauvin, Lavigne, Baudin, Leblois, BLO, UIN, ELYTA, Lepesant (bâtiment de gestion du barrage).