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Paris s'offre une plateforme scientifique et technologique sur l'eau et l'environnement

En raison de la baisse de la consommation d'eau potable dans la
capitale, l'usine d'Ivry-sur-Seine a cessé son activité de production.
Le site va être transformé en une importante plateforme scientifique et
technologique.

Martine LE BEC
image sur une photo de Dominique Perrault & partners

h2o – mai 2011

L’arrêt de la production d’eau potable de l’usine d’Ivry-sur-Seine en 2010 a posé la question de la reconversion de ce site de 9 hectares dont la Ville de Paris est propriétaire. À l’heure où la question de l’eau potable et de son accès pour tous dans le monde est un enjeu majeur, dans un contexte de réchauffement climatique, de pollution des ressources et d’accroissement démographique, il est apparu essentiel d’y répondre à travers la mise en place d’une plateforme d’expérimentation et de démonstration unique en son genre.

La première étape de ce projet a été l’installation, dès 2010, par la nouvelle régie municipale Eau de Paris, de ses équipes en charge de l’activité de contrôle, d’analyse et de recherche pour constituer l’un des plus importants laboratoires publics de France dans le domaine de l’eau. Ce laboratoire, entièrement rénové et doté des installations les plus modernes, regroupe une équipe pluridisciplinaire de 75 personnes mobilisant leur expertise et leur compétence pour offrir aux usagers du service public une eau d’une qualité irréprochable, à travers prélèvements, analyses et contrôles.

Autour du laboratoire, la plateforme mutualisée d’innovation Aqua Futura a vocation à rassembler chercheurs, étudiants et entrepreneurs. Elle sera un site majeur pour la recherche et l’innovation dans le secteur de l’eau et de l’environnement. Son emplacement exceptionnel sur un ancien site de production d’eau potable composé de bassins filtrants, bâtiments tertiaires et halles industrielles, permettra par ailleurs d’en faire un laboratoire à ciel ouvert et un terrain de tests et de démonstrations. Aqua Futura sera donc complémentaire des trois pôles eau existant en France avec lesquels elle travaillera en lien étroit. [Le pôle Hydreos Lorraine Alsace "Gestion des Eaux continentales", le pôle DREAM Région Centre "Eaux et milieux" et le pôle EAU à vocation mondiale Languedoc-Roussillon PACA Midi-Pyrénées]

Le lancement d’Aqua Futura s’inscrit également dans la politique de soutien à l’innovation menée par Paris pour développer, en partenariat avec des start-up et PME innovantes, les écotechnologies en Île-de-France.



Aqua Futura

Plateforme scientifique et technologique sur l’eau et l’environnement

La Ville de Paris dispose à Ivry-sur-Seine d’un site de 9 hectares (ancienne usine de production d’eau potable) composé d’un ensemble d’une trentaine de bassins filtrants en plein air (43 000 m2), de bâtiments tertiaires et de halles industrielles en front de Seine (4 500 m2). Profitant de cet environnement exceptionnel, elle va créer une plateforme scientifique et technologique pilote dédiée aux écotechnologies sur la thématique de l’eau, liant entreprises, enseignement et recherche. Cette dynamique publique forte vise à constituer un site d'excellence en collaboration étroite avec différentes universités, des PME du secteur, le laboratoire d'analyse et de recherche de la régie municipale Eau de Paris et des collectivités territoriales.


La France occupe une place prépondérante dans le secteur de l’eau et de l’assainissement au travers de grands groupes industriels, de PME innovantes, de collectivités territoriales organisatrices des services d’eau et d’assainissement, d’agences de l’eau et de centres de recherche et de formation. Les 3 500 entreprises du secteur de l’eau en France, eau potable et assainissement confondus, comptent 112 000 emplois et totalisent 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel. Elles connaissent une croissance stable, autour de 3 à 4 % par an. Une part significative de l’activité est réalisée par des régies municipales, qui opèrent environ 30 % des services d’eau et 50 % de l’assainissement. Les entreprises s’inscrivent dans un contexte mondial en pleine évolution puisque l’industrie de l’eau, qui représente aujourd’hui 370 milliards de dollars, devrait à court terme dépasser 450 milliards de dollars, en lien avec la demande croissante en eau du Moyen-Orient, de la Chine, de l’Inde, et de l’Europe de l’Est. Aqua Futura permettra en particulier d’offrir aux PME, souvent cantonnées à un statut de sous-traitant des grands groupes industriels, de réelles perspectives de développement, en particulier à l’international.

La recherche française dans le domaine de l’eau, qui regroupe l’équivalent de 4 300 chercheurs, repose à 75 % sur des opérateurs publics répartis dans plus de 120 organismes : universités, établissements de recherche, écoles d’ingénieurs. La dynamique actuelle est à la mutualisation des compétences et des moyens autour de thématiques communes. Aqua Futura s’inscrira dans cette tendance en jouant un rôle fédérateur et d’animation.

"La création d’Aqua Futura s’inscrit dans la continuité de la réforme du service public de l’eau parisien : cette plateforme scientifique et technologique a vocation à s’imposer comme un centre public d’excellence dans le domaine de l’eau", déclare Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris chargée de l’eau, de l’assainissement et de la gestion des canaux. "Nous sommes un opérateur public de l’eau et nous avons besoin de développer une recherche publique qui sera mutualisée avec les autres exploitants publics, à côté d’une recherche privée dont les fruits restent trop souvent la propriété des entreprises", annonce clairement Jean-François Collin, directeur général de Eau de Paris.

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Un lieu associant recherche, formation et expérimentation

La plateforme Aqua Futura vise l’émergence des nouvelles technologies
liées au domaine de l’eau et de l’environnement, développées par des PME
innovantes, en lien étroit avec le milieu de la recherche. Ce centre public d’excellence se caractérisera par : 1. une organisation devant faciliter l’émergence de produits innovants par le croisement de la recherche et du monde de l’entreprise ; 2. une sélection ciblée d’entreprises et de centres de recherche pour garantir une exigence de qualité sur le site ; 3. des équipements uniques en France pour réaliser des expérimentations,
implanter des pilotes et constituer une vitrine pour les innovations.


Les bassins, constituent les équipements clés de la plateforme. Ils
seront loués pour des durées variables à des PME innovantes du secteur
de l’eau, des structures académiques ou encore des laboratoires publics
ou privés pour mettre en œuvre des expérimentations, des prototypes et
des actions de démonstrations de leurs produits ou services nouveaux. Les entreprises seront accueillies aux différents stades de leur développement, de l’incubateur au local d’activité classique.

L’Université Pierre et Marie Curie, l’Université Paris Diderot, le PRES Université Paris Est et l’ESPCI ont déjà signifié leur intérêt fort pour ce site. L’UPMC ouvrira en février 2012 une première formation in situ et envisage de former environ 800 étudiants par an sur place. Ces chercheurs, étudiants et entrepreneurs s’intègreront aux équipes du laboratoire de la régie municipale Eau de Paris.

L’aménagement des halles de front de Seine en halles technologiques permettra de former, en collaboration étroite avec les industriels, des techniciens de haut niveau et ce dans un environnement favorisant les interactions entre chercheurs et entreprises.

La réussite de la plateforme passe également par la création de structures de gouvernance adaptées et garantes de la stratégie : d'une part, une structure de gouvernance scientifique qui élabore le projet scientifique et technique de la plateforme ; d'autre part, une structure de gouvernance institutionnelle qui garantit la pérennité
et l’adaptabilité de la stratégie scientifique et industrielle.

"Cette plate-forme est l’outil dont les chercheurs, praticiens de la
ville et industriels ont besoin pour cette nouvelle phase de l’histoire
de l’eau. La technologie doit répondre à la multiplicité des besoins
humains"
a déclaré Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris chargé
de l’innovation, de la recherche et des universités.

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Ivry-Confluences

Un lieu  au cœur d’une grande opération d’urbanisme pilotée par la Ville d’Ivry-sur-Seine

Aqua Futura est au cœur d’une grande opération d’urbanisme pilotée par la Ville d’Ivry-sur-Seine, Ivry-Confluences (1,3 millions de m2 répartis sur 145 hectares), comprenant un programme de 650 000 m2 d’activités économiques. Bénéficiant d’une implantation en front de Seine, la plateforme s’intègrera dans un tissu urbain renouvelé alliant la qualité paysagère, l’innovation architecturale et les commodités de déplacement.

Aux portes de Paris, Aqua Futura est également située dans un des territoires les plus stratégiques de la métropole francilienne, le secteur Orly Rungis Seine Amont. Ce secteur fait l’objet d’une Opération d’intérêt national – OIN, sous l’impulsion de l’Établissement public d’aménagement – EPA ORSA. Ses objectifs en matière de création d’emplois et de construction de logements placeront ce territoire parmi l’un des grands pôles d’attractivité francilien.  .

 

 ResSources
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Eau de Paris
pdf Le Laboratoire Eau de Paris – Équipes et fonctionnement