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Seine Morée, le rocher paysager

SEINE MORÉE
Un rocher paysager au nord de Paris

Le 6 décembre 2013, le SIAAP – Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne a inauguré à Blanc-Mesnil sa sixième usine, baptisée Seine Morée. Limitée par deux boulevards et le petit cours d'eau de la Morée, l'usine est un concentré architectural et technologique destiné à traiter les eaux usées de tout le nord-est du département de Seine-Saint-Denis.  

Martine LE BECh2o – janvier 2014

 

Le nom de cette sixième usine d’épuration du SIAAP  est rempli de sens : la Morée est le petit cours d’eau qui traverse notamment les communes de Sevran, d'Aulnay-sous-Bois et du Blanc-Mesnil, et qui va dorénavant réceptionner les eaux traitées par l’usine. Progressivement réduit au rôle d’égout et partiellement recouvert au XIXe siècle, le cours d'eau avait fini dans l'oubli. Et c'est paradoxalement avec l'usine d'épuration qu'il va retrouver vie.

La construction de l’usine Seine Morée sur la commune du Blanc-Mesnil, a débuté en 2010 pour une mise en service cette année. Cinq sites de traitement des eaux usées (eaux domestiques, pluviales et industrielles) jalonnent déjà les vallées de la Marne et de la Seine mais il était nécessaire de compléter ce dispositif par une sixième usine, installée en amont de la Seine au plus près des communes du nord-est de Seine-Saint-Denis pour améliorer de l’état biologique et chimique du fleuve, en accord avec les objectifs fixés à l’horizon 2015 par la directive cadre sur l’eau (DCE). L'usine va donc dorénavant prendre en charge les eaux des communes d’Aulnay-sous-Bois, Sevran, Tremblay, Vaujours, Villepinte plus une partie des eaux du Blanc-Mesnil et de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. La zone totalise 200 000 habitants mais constitue surtout une zone d'activités très intense. Le parc Garonor regroupe à lui seul plus de 200 entreprises.

 

Seine Morée, carte  Seine Morée, carte
Cinq usines de traitement des eaux usées jalonnent déjà les vallées de la Marne et de la Seine. Seine Morée, qui constitue la sixième usine, devait être placée au plus près de son bassin d'alimentation, en amont de la Seine pour accueillir les eaux usées de six communes de Seine-Saint-Denis.


Vitrine technologique
– Seine Morée est la première usine d’épuration totalement "bio-performante" de la région francilienne. D’une capacité de traitement de 50 000 m3/jour par temps sec et de 76 500 m3/jour par temps de pluie, l’usine est construite sur un terrain particulièrement exigu de 2,5 hectares. Faire fonctionner une usine de traitement si importante, sur une surface si petite, qui plus est à proximité de riverains et d’une nappe d’eau affleurante, constitue un défi. Pour répondre à ces multiples contraintes, la priorité a été donnée à des procédés de type biologique qui minimisent les apports de produits chimiques. Le site est aussi entièrement couvert pour éviter les nuisances tant visuelles qu'olfactives ou auditives. 

 

Seine Morée, plan de l'usine  Seine Morée, le rocher paysager
Plan de l'usine et de ses aménagements.


Architecture paysagère – Le contexte urbain de La Morée est disparate : des pavillons, des bâtiments de bureaux, un immense cimetière et des vieilles bâtisses. Finalement l'idée de se servir de l'usine pour créer un paysage est née de cet ensemble de contraintes, en utilisant de la même manière le dénivelé naturel du terrain (augmenté de 15 mètres par la hauteur de la construction). Le circuit de visite, situé sur la plateforme haute, est une coursive réalisée en planches de bois et longeant les murs en gabions rehaussés de végétaux. Sous ce circuit de plus de 250 mètres de long, une rue intérieure est utilisée par les engins, à l'abri des yeux des passants, piétons, passagers de bus ou automobilistes. La base est organisée pour accueillir les poids lourds.

Le bâtiment d'exploitation constitue le sommet du rocher. Aménagé en porte-à-faux, il bénéficie d'une vue plongeante sur le site et ses accès. 

 

Seine Morée, le rocher paysager  Seine Morée, Jacques Olivier - SIAAP
Jacques Olivier, directeur général du SIAAP.