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L’eau, don du ciel à la terre

 

À l'origine de l'existence, l'eau est symbole universel de fécondité et de fertilité. Dès la plus haute Antiquité égyptienne et les cultures paléolithique ou néolithique précolombiennes, ce don du ciel, représenté dans les hiéroglyphes, par une ligne sinueuse ou la spirale d'une conque, détermine l'image de la pure fécondité. Les enfants naturels étaient parfois appelés, dans diverses peuplades, "fils des fontaines". Les danses de la pluie relèvent des rituels les plus sacrés, des prières et des oraisons les plus ferventes, elles sont un lien causal entre le Divin et ses créatures. L'eau féconde, fertilise, nourrit et désaltère. Elle devient, tour à tour, récompense implorée ou punition redoutée, signe de la colère, du pardon ou de la grandeur de Dieu. "La beauté du désert, c'est qu'il y a toujours un puits quelque part"  chante Saint-Exupéry dans Terre des Hommes. Source de toutes choses, elle est la manifestation de Yahvé qui apparaît et parle aux prophètes près des puits et des sources où tout se noue et se dénoue du destin du peuple élu. Pour les tribus en errance, elle est toujours synonyme de bénédictions, oasis de paix et de lumière. L'eau bénie tombant du ciel est un signe d'Allah dans le Coran où les jardins du Paradis apparaissent baignés de ruisseaux et de sources d'eaux vives. Allah a créé l'homme "d'une eau se répandant" et le présent est "comme l'eau que le vent dissipe". Si l'eau sanctifie, elle détruit aussi, elle est l'instrument de Dieu qui s'abat sur les hommes, donnant le signal des épreuves. Quand elle se déchaîne comme les vagues salées de l'océan en furie, elle devient synonyme de mort, de désordre, du mal. Elle tue, ravage, engloutit, maudit, punit, change la joie en amertume mais cette main de Dieu n'atteint jamais que les pécheurs et épargne toujours les Justes. Une symbolique édifiante allant des eaux de la mer Rouge ouvrant le chemin de la liberté et de la sécurité vers la Terre Promise et noyant les ennemis d'Israël, à l'eau du Déluge anéantissant un peuple perverti, oublieux de ses devoirs spirituels.