Après deux aventures à la découverte des divinités gréco-romaines et égyptiennes de l’eau, voici une autre invitation à remonter, plus loin, le fil du temps au cœur de la Mésopotamie, où sont nées et se sont succédées les premières grandes civilisations : Sumer, Akkad, Babylone et Assur et la plus ancienne épopée connue : celle de Gilgamesh qui met en scène le plus ancien mythe du déluge.
un voyage sur les rives du Tigre et de l'Euphrate
initié par Nicole MARI
h2o – septembre 2009
À moi, le Roi,
le dieu de l’Orage
et le dieu Soleil
ont confié le pays et ma maison.
(Proclamation des rois Hittites)
La Mésopotamie, dont le nom signifie en grec "le pays entre deux fleuves", est un monde sorti des eaux entre le Tigre et l’Euphrate, deux fleuves qui prennent leur source aux frontières actuelles de la Syrie et de la Turquie, traversent l’Irak pour se jeter dans le Golfe Persique. C’est exactement entre ces deux fleuves, qui délimitent un territoire d’une exceptionnelle fécondité, dans les vallées fertiles, que naissent et se succèdent dans des cités-États rivales – Kish, Lagash, Ur, Uruk, puis Akkad et plus tard Babylone – quatre grandes civilisations : sumérienne, akkadienne, assyrienne et babylonienne.
Ces civilisations successives sont marquées par une surprenante continuité religieuse. Résolument polythéistes, les cités-États s’accordent autour d’un panthéon commun, qui affiche une multitude de dieux, complété pour chacune par un panthéon local. L’immense panthéon babylonien compte ainsi plus de 2 000 divinités, dont beaucoup sont issues de Sumer. La force des mythes est telle qu’à travers les siècles, les mêmes divinités réapparaissent sous des noms différents. Elles personnifient toujours une puissance naturelle à l’état brut.
Dans ce monde ancien fortement dépendant des phénomènes physiques, les croyances sont basées sur les éléments naturels : le Ciel, la Terre, l’Eau et le Feu qui déterminent la vie. Les divinités primitives du Vent et de la Pluie, des Eaux et du feu sont associées à des phénomènes cosmiques spectaculaires dont chaque être humain fait l’expérience angoissée. Le sentiment religieux est dominé par la crainte qu’inspirent ces puissances naturelles que l’homme ne peut maîtriser et qu’il divinise pour les amadouer. Les peuples servent des dieux terribles dont ils ont peur et qui exigent d’eux une servitude de tous les instants. Le rôle des prêtres est d’apaiser les colères divines.