Ils sont pour la plupart des jeunes déscolarisés à saisir cette occasion
de pénurie d'eau pour se faire un peu de sou. Les jeunes de Yopougon
Micao et Gesco, avec la pénurie d'eau, proposent leurs services aux
différents ménages en leur livrant de l'eau contre paiement.
Cette activité qui était dans le temps pratiquée par les Haoussa
(ressortissant nigérien), connaît une véritable percée des jeunes
ivoiriens à Abidjan, qui s’affairent dans toutes les rues des zones où
les robinets sont asséchés avec une brouette ou une charrette
communément appelée "wôtrô". Ils sont organisés en petit groupes de deux
ou quatre personnes pour convoyer l'eau.
Dah Marius, un des porteurs, rencontré à Yopougon Micao explique : "Ce
n'est pas tout le monde qui a le temps pour aller chercher de l'eau
chaque jour. Surtout qu'il faut faire le rang. Donc des ménages viennent
nous voir. On remplit leurs bidons et fûts, et on les transporte à
domicile. Quelquefois, on s'arrange avec le gérant qui prend soin de
remplir les bidons et barriques la nuit. Le lendemain, on ne fait que
les transporter vers les clients. Depuis que j'ai arrêté d'aller à
l'école pour faute de moyens financiers, c'est avec cette activité que
je subviens à mes besoins." Selon Kouamé Aimé, un autre porteur, les prix sont surtout pratiqués en fonction de la distance. "Pour
remplir et transporter par exemple un bidon de 20 litres d'eau, si la
distance n'est pas longue, on prend 150 ou 200 francs CFA. Pour une
barrique, on prend au minimum 1 500 francs CFA. Lorsque c'est une longue
distance, on discute avec le client… Il m'est arrivé de remplir et
transporter une barrique à 7 000 francs CFA" a-t-il indiqué, en
ajoutant : "On ne se plaint pas. On s'en sort chaque jour avec au moins 2
000 francs CFA."
Narcisse Angan, Fratmat.info (Abidjan) – AllAfrica 03-12-2011