L'Ethiopie a officiellement procédé, le mardi 28 mai, à la déviation du
cours du Nil Bleu pour lancer la construction du "barrage de la
renaissance". L’annonce, faite par les responsables éthiopiens le
lendemain, n'a pas manqué d'inquiéter ses voisins égyptien et soudanais.
D’un montant de 4,2 milliards de dollars, Le Grand barrage de la
renaissance impose de dévier le Nil Bleu sur environ 500 mètres. La
compagnie nationale d'électricité éthiopienne – EEPCO, se veut pourtant
rassurante et affirme que le barrage jouera un rôle régulateur et
réduira à la fois les risques d'inondations et les périodes de
sécheresse.
Des déclarations qui n'ont pas rassuré du tout l'Égypte et le Soudan. Le
Caire et Khartoum ont dès l'annonce, entamé des consultations. Le
gouvernement égyptien a rappelé que le Caire était opposé à "tout projet
qui pourrait affecter le débit du fleuve en aval". L'Égypte considère
que ses "droits historiques" sur le Nil sont garantis par deux traités
datant de 1929 et 1959 lui accordant ainsi qu'au Soudan des droits sur
87 % au total du débit du fleuve et un droit de véto sur tout projet en
amont que le Caire jugerait contraire à ses intérêts. Ces accords sont
toutefois contestés par la majorité des autres pays du bassin du Nil,
dont l'Éthiopie, qui ont conclu un traité distinct en 2010 leur
permettant de développer des projets sur le fleuve sans avoir à
solliciter l'accord du Caire. Le président égyptien, Mohamed Morsi, est
rapidement monté au créneau. Il a averti que son pays ne laisserait pas
sa part du Nil être menacée même d'une goutte. "Nous ne pouvons rien laisser passer qui puisse avoir un impact sur une goutte des eaux du Nil",
a déclaré M. Morsi lors d'un dialogue sur ce dossier avec des
personnalités politiques et religieuses égyptiennes, retransmis en
direct à la télévision publique. "Il faut que nous prenions les mesures garantissant la protection de la sécurité hydraulique égyptienne", a-t-il ajouté sur son compte officiel Twitter. "La situation actuelle nécessite d'unir les rangs pour empêcher toute menace contre l'Égypte", a-t-il poursuivi.
Le dialogue à la présidence portait sur le rapport d'une commission
tripartite Égypte-Soudan-Éthiopie concernant la décision de l'Éthiopie
d'entamer une déviation sur le Nil Bleu, pour construire l’ouvrage
hydro-électrique. Des responsables égyptiens ont estimé que la décision
éthiopienne était essentiellement technique et ne modifiait pas le débit
des eaux du Nil, fleuve vital pour l'Égypte comme pour le Soudan. Mais
un conseiller de M. Morsi, Khaled al-Kazzaz, a estimé que ce dossier
touchait à la sécurité nationale de l'Égypte, et la nervosité des
autorités égyptiennes s'est traduite par une réunion du gouvernement sur
ce sujet, qui a rappelé que Le Caire était opposé "à tout projet qui pourrait affecter le débit du fleuve en aval".
May Sammane, La Tribune (Alger) – AllAfrica 03-06-2013
"Nous devons louer des avions de ravitaillement en vol pour donner le rayon d'action nécessaire à notre armée de l'air.
… Les chefs de partis islamistes convoqués pour discuter de la
Bah, le mercredi 3 juillet, Morsi a été destitué. Sans rapport source RFI |