11/12/2019
Canada

La sécurité de l’eau douce n’est pas assurée au Canada

Le Canada devra tenter de remonter une rivière sans pagaie s’il ne reconnaît pas les menaces qui pèsent sur son eau douce, indique un rapport rédigé par certains des plus grands scientifiques du secteur de l’eau. "Nous avons apprécié le luxe du mythe de l’abondance illimitée d’eau douce au Canada", a déclaré Bob Sandford, coauteur d’un rapport du projet Global Water Futures, auquel participent 22 universités. "Mais le Canada n’est pas un pays où la sécurité de l’eau est assurée." Les changements climatiques dépassent rapidement les politiques d’utilisation de l’eau qui n’ont pas changé depuis des décennies et la mosaïque de juridictions rivales qui les créent ne bouge pas assez vite pour s’adapter, a déclaré la coauteure, Corinne Schuster-Wallace. "Les impacts du changement climatique s’accélèrent beaucoup plus rapidement que nous ne l’aurions pensé. Nos politiques de gouvernance de l’eau sont fragmentées." À titre d’exemple, les auteurs soulignent l’eutrophisation, une intoxication de l’eau des lacs par des algues toxiques qui se propagent car les lacs du pays se réchauffent deux fois plus vite que la moyenne mondiale. Par ailleurs, plus de précipitations tombent sous forme de pluie au lieu de neige, qui coule au lieu de rester sur la terre ferme alors que l’agriculture des Prairies dépend de ce manteau neigeux. Les villes sont également menacées par la fonte des glaciers puisque la neige accumulée dans les montagnes et les glaciers constituent la source de la majeure partie de l’écoulement des rivières et de l’approvisionnement en eau de tout le sud des Prairies. En outre, les changements climatiques continuent de provoquer l’augmentation d’événements météorologiques extrêmes en même temps que le coût de ces catastrophes naturelles a augmenté de 660 % entre 1970 et 2014. Celui des événements survenus entre 2000 et 2017 dépasse 28 milliards de dollars.

La Presse
Projet Global Water Futures