En cette période pluvieuse, les notions d'hygiène dans les marchés font toujours couler beaucoup d'encre. Faire des courses après la pluie n'est pas chose aisée dans la plupart des marchés de la capitale. Dans des marchés où le système d'évacuation d'eau ne fonctionne presque plus, les eaux de pluie envahissent automatiquement les trottoirs, empêchant du coup les vendeurs et les clients de circuler normalement. C'est le cas du marché Plateau des Quinze-Ans, dans le 4ème arrondissement. À l'origine de cette situation récurrente depuis deux ans, les collecteurs installés dans le marché n'évacuent plus convenablement les eaux de pluie. Pour contourner la difficulté, les commerçants et propriétaires des boutiques ont disposé des sacs remplis de sable tout le long des trottoirs afin de permettre aux clients d'accéder facilement aux étals malgré les eaux. Au marché Thomas Sankara, dans le 9ème arrondissement, en plus des inondations, s'ajoutent des coulées de boue qui peuvent perdurer deux ou trois semaines avant de disparaitre. Construit dans une zone marécageuse à Moungali, dans le 2ème arrondissement, le marché de Dix-Francs, vieux de 60 ans est également confronté au problème d'évacuation des eaux de pluie. Les responsables réclament également la réhabilitation de trois pavillons détruits par un vent violent depuis 2015, qui heureusement, n'avait pas fait de victimes humaines.
Même pendant la saison sèche, dans la totalité des marchés de Brazzaville, les notions d'hygiène sont fréquemment foulées au pied par les vendeurs, à l'image des denrées alimentaires sensibles que l'on voit souvent exposées longtemps au soleil et à la merci des mouches et autres insectes porteurs de maladie. À l'entrée et même sur les trottoirs séparant les tables, ce sont les tas d'immondices qui accueillent les clients à la grande indifférence des vendeurs qui les côtoient sans gêne. On déplore parfois le comportement de certains vendeurs qui n'hésitent pas de satisfaire leurs besoins naturels dans des endroits inappropriés, même sur des immondices entassées qui attendent à être évacuées.
Yvette Reine Nzaba, Les Dépêches de Brazzaville (Brazzaville) – AllAfrica