Existe-t-il un rapport en l'eau et l'érotisme ? S'il existe, ce rapport est d'un caractère plus subjectif qu'objectif ; évident pour certains, il restera "imperméable" aux autres. C'est dans l'histoire des sociétés et des comportements qu'il convient de déceler ce qui est susceptible de rapprocher l'élément liquide des célébrations talentueuses ou médiocres du plaisir charnel.
par Pierre Emmanuel MAIN
h2o – mai 2000
L'eau n'est pas synonyme de plaisir, mais l'existence des "plaisirs de l'eau" est démontrée de facto par notre société de loisirs, multipliant les propositions pour occuper notre temps libre et notre corps (plus ou moins libéré), utilisant pour ce faire les images convenues de plages, de rivages et d'établissements où l'eau, matière première et outil principal, circule en abondance. En revanche, l'activité sexuelle, réelle ou suggérée, est bien synonyme de plaisir, même si cette activité s'exerce dans un encombrement d'interdits, de peurs, de tabous, dont la masse imposante, présente depuis des siècles, nimbe ce plaisir d'une aura de risque, voire de danger. Le plaisir serait donc un lien apparent, ou plutôt un point de convergence. Le lien est, en effet, beaucoup plus subtil.